L’augmentation de la perte auditive et des comportements d’écoute à risque est de plus en plus préoccupante. Une récente étude de 2022 publiée dans BMJ Global Health a examiné la fréquence des pratiques d’écoute dangereuses parmi les jeunes adultes. Les conclusions de cette recherche indiquent qu’entre 0,665 et 1,347 milliard de personnes sont exposées à un risque de perte auditive.
En quoi consistent les pratiques d’écoute dangereuses ?
Cette étude se focalise sur la problématique de la perte auditive et des pratiques d’écoute à risque, en examinant deux principales catégories : l’utilisation de dispositifs d’écoute personnels tels que les casques et les oreillettes, ainsi que la fréquentation de lieux de divertissement bruyants comme les concerts, les clubs et les bars. Pour qu’un usage de dispositif d’écoute personnel soit considéré comme dangereux, il faut qu’une personne écoute un son dépassant les 80 décibels (soit le bruit d’une tondeuse à gazon, motos, voiture..) pendant au moins 40 heures par semaine. Quant aux pratiques d’écoute à risque dans les lieux de divertissement bruyants, elles englobent la fréquentation de tels endroits une fois par mois ou plus. Plusieurs critères entrent en jeu pour déterminer si une pratique d’écoute est risquée, notamment l’intensité, la durée et la fréquence du son.
Comment protéger votre audition ?
Les experts recommandent plusieurs actions pour préserver votre audition. Tout d’abord, vous devriez savoir que les bourdonnements d’oreille signalent un volume sonore excessif. Ils préconisent de réduire le volume sonore sur les dispositifs et de limiter la durée d’écoute. De plus, l’utilisation d’écouteurs équipés de réduction du bruit ambiant est recommandée. Moins il y a de bruit de fond, moins vous aurez besoin d’augmenter le volume pour compenser les distractions sonores. Des dispositifs d’alerte peuvent également être utilisés pour signaler un niveau sonore dangereux. Pour les événements en direct, comme les concerts, il est conseillé de se positionner à distance des enceintes. Prendre de courtes pauses loin des sources sonores intensives est également bénéfique. L’utilisation de bouchons d’oreille pour atténuer les effets des sons forts est également recommandée.
Pourquoi changer ces pratiques d’écoute dangereuses
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit que l’absence de mesures de prévention de la perte auditive pourrait entraîner un doublement des cas de perte auditive invalidante. Des recherches ont également souligné le risque accru de lésions auditives permanentes et d’acouphènes chez les individus qui adoptent des pratiques d’écoute dangereuses. Une étude menée par Kujawa et Liberman en 2006 a confirmé une augmentation du risque de perte auditive liée à l’âge.
L’OMS met en lumière les conséquences économiques des pratiques d’écoute dangereuses. Chez les enfants, une perte auditive non traitée peut entraîner une performance scolaire médiocre, limitant ainsi leurs perspectives professionnelles futures. Chez les adultes, la perte auditive est associée à une diminution des revenus, à des problèmes de santé mentale et à des troubles cognitifs, entraînant également des dépenses accrues pour les appareils auditifs et les examens. Il est crucial de prendre en considération tous ces facteurs étant donné le risque potentiel de hausse des cas de perte auditive.
Malgré ces défis, il existe de l’espoir. Des protocoles peuvent être mis en place pour encourager les fabricants à réduire le risque de perte auditive. Avec une meilleure collecte de données et une reconnaissance accrue de la prévalence de la perte auditive parmi les jeunes, des changements positifs peuvent être instaurés pour protéger notre audition.